Depuis 1945, il est évident que l’Europe unie doit se faire.

La plus insensée des guerres et la dissolution des Empires européens qui avaient régi le monde pendant quatre siècles et demi ont créé des rapports de force économiques et militaires nouveaux. Face aux USA, à la Chine, à la Russie et aux puissances émergentes, l’Europe ne fait le poids que si elle rassemble intelligemment toutes les ressources humaines, politiques, financières, scientifiques et culturelles de ses Etats.

En fait, dans ce monde encore désorienté, instable, dangereux, l’Europe peut être un modèle à suivre. Défenderesse de la liberté, du droit, de la solidarité sociale, riche de ses expériences heureuses ou désastreuses, elle est aujourd’hui exemplaire pour des milliards d’hommes qui vivent dans des conditions pénibles en Asie, en Afrique, aux Amériques.

Mais nous savons, nous, Européens, combien loin nous sommes encore du possible.

Aussi faut-il, partout et toujours, des rencontres entre citoyens lucides pour débattre des problèmes de fond, et des solutions. L’initiative luxembourgeoise, lancée il y a 23 ans, s’inscrit dans cette logique d’un travail patient.

Conçues pour faire avancer les choses tant soit peu, mais inexorablement, les Rencontres européennes de Luxembourg permettent d’examiner vivement des points qui peuvent exaspérer ou fâcher. Comme, cette année, la Démocratie elle-même, puisqu’elle est loin de trouver sa pleine expression dans les institutions et structures européennes.

Citoyens européens, il est urgent de parler des droits et des devoirs démocratiques européens, incomplets et mal compris ou mal perçus.